"C'est avant tout l'habileté à intégrer les stratégies d'apprentissage en un réseau efficace qui a son importance pour la réussite universitaire."
Votre stratégie d'étude est-elle plutôt "sérialiste" ou "globaliste"?
Depuis les années 70, on sait que "la qualité de l'insertion de l'étudiant dans les systèmes académiques et sociaux de l'université constitue un déterminant significatif de la qualité de la formation". A côté des exigences spécifiques et nouvelles des études supérieures, il ne faut pas oublier qu'un étudiant qui entame de telles études devra "surmonter le déséquilibre provoqué par le passage d'un environnement connu (le milieu familial et l'enseignement secondaire) à un environnement de vie inconnu (le campus et les études universitaires)."
Pour opérer un tel passage et réaliser l'adaptation nécessaire à la réussite, les mots-clés sont autonomie ou auto-gestion, d'une part, et motivation et engagement, d'autre part. Il s'agit là d'un apprentissage à part entière qu'il ne faudrait surtout pas négliger en concentrant uniquement son attention sur l'assimilation des matières proprement dites.
Des chercheurs de l'Université Catholique de Louvain ont mené une étude (1) sur ce sujet il y a quelques années, et nous nous en inspirons pour aider les étudiants à trouver la voie de la réussite. Leur intérêt s'est plus précisément porté sur les aspects quantitatifs (la gestion du temps) et qualitatifs (la méthode de travail) de l'engagement en dehors des périodes de cours. Malgré les limites d'une telle recherche (notamment la petite taille de l'échantillon: 38 étudiants), leurs observations méritent d'être soulignées pour le plus grand bien de tous les étudiants qui nous lisent:
1. Le qualitatif (la méthode de travail) l'emporte sur la qualitatif. Autrement dit, ce ne sont pas les étudiants qui passent le plus de temps à étudier qui réussissent nécessairement le mieux (observation relevée par les chercheurs dans la filière ingénieur polytechnicien).
2. Une étude qualitativement meilleure implique une approche globale de la matière. En effet, les étudiants qui adoptent trop de comportements sérialistes (se perdre dans les détails) sont ceux qui échouent aux examens (surtout chez les ingénieurs). A l'inverse, une étude trop superficielle est cependant une cause importante d'échec (plus marqué dans la filière psychologie). Ce qu'il faut retenir c'est qu'une combinaison entre l'étude de la structure générale du cours (sa logique, les fils conducteurs) et les détails qui remplissent cette structure est toujours gagnante. Ce que les auteurs confirment en observant que "les étudiants qui réussissent avec une mention sont ceux qui accordent de l'importance à la compréhension des détails de la matière (approche sérialiste) tout en ayant une vue d'ensemble de celle-ci (approche globaliste)."
3. Pour tous les étudiants, la régularité (capacité de gérer son temps de travail tout au long de l'année) est un facteur clé de la réussite: le métier d'étudiant consiste à repérer des périodes d'étude dans son emploi du temps et à les répéter chaque semaine. Par contre - et cela pourra en étonner plus d'un - accorder trop de temps à la mémorisation contribue à l'échec! Encore faut-il s'entendre sur ce que l'on appelle "mémorisation". Notre expérience dans le travail d'accompagnement des étudiants chez COGITO montre que c'est une mémorisation par cœur (à court terme) qui peut ruiner tous les efforts des étudiants! (2)
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(1) L. Pirot & J-M. De Ketele, in Revue des sciences de l'éducation, 2000, 26(2), pp. 367-394.
(2) Plusieurs de nos messages précédents, sur ce blog, vous apprendront quelle est la bonne manière de mémoriser!