Sue Shellenbarger, célèbre chroniqueuse du Wall Street Journal, rapportait dans un de ses articles les propos de Steve Kay, professeur de biologie moléculaire et de bio-informatique à l'Université de Californie du Sud, au sujet de notre horloge biologique. Lorsque notre biorythme atteint un état d'accord maximal entre nos processus physiologiques, nos comportements et les stimuli environnementaux que nous recevons, cela "nous donne un avantage dans la vie quotidienne", affirme ce scientifique.
La journaliste détaille les résultats obtenus par S. Kay concernant notamment le travail cognitif, à savoir une activité qui intéressera grandement les étudiants actuellement plongés dans la préparation de leurs examens: "Quand il s'agit de faire un travail cognitif, par exemple, la plupart des adultes fonctionnent mieux en fin de matinée, explique le Dr Kay. Comme la température du corps commence à monter juste avant notre réveil, le matin, et continue d'augmenter jusqu'à midi, la mémoire de travail, la vigilance et la concentration atteignent progressivement leur rendement maximal."
Concrètement, prendre une douche chaude le matin après le réveil peut accélérer ce processus! Par contre il faudra être attentif à ce qui se passe entre midi et 16h00: d'autres travaux cités par Sue Shellenbarger montrent que notre attention et notre concentration chutent alors, au cours de cette période qui suit la prise d'un repas.
Plus étonnant, une étude réalisée sur des étudiants a montré que la fatigue peut stimuler les pouvoirs créatifs. Pour la majorité d'entre nous, des problèmes qui exigent une pensée réflexive et ouverte ("insight problems") sont souvent plus facilement traités le soir quand survient la fatigue. Par contre, nos performances vis-à-vis de problèmes d'analyse ("analytic problems") ne changeraient pas au cours de la journée… La fatigue, affirme Mareike B. Wieth, auteure principale de cette étude, permet ainsi à l'esprit de "se promener" plus librement pour explorer des solutions alternatives.
Que ceci ne vous empêche pas de dormir! En effet, si la fatigue peut vous aider lors de certaines tâches cognitives, celle qui consiste à mémoriser aura quant à elle besoin d'une bonne dose de sommeil… Ici aussi des études scientifiques viennent étayer nos propos. Un article publié dans la revue La Recherche et rédigé notamment par le spécialiste français Pierre-Hervé Luppi, décrit par exemple cette découverte selon laquelle "le sommeil renforce la mémoire grâce à des ondes spécifiques générées par le cerveau".
Terminons ce petit tour d'horizon des activités naturelles et cycliques qui interviennent dans l'efficacité du travail de l'étudiant en nous intéressant à l'activité physique: bouger, faire du sport durant certaines pauses!
Bruce Spiegelman et ses collaborateurs, du Dana-Farber Cancer Institute et de l'Harvard Medical School de Boston, ont récemment rapporté une découverte intéressante dans la revue Cell Metabolism. Cette étude semble confirmer ce que d'autres chercheurs suspectaient depuis un certain temps: les exercices d’endurance améliorent le fonctionnement du cerveau! Si cet effet est particulièrement net chez les personnes âgées, il concerne en réalité tout le monde… et nous pensons bien entendu à la pause "jogging" de l'étudiant en blocus, ou à toute autre pause sportive qui devrait faire partie intégrante de l'organisation du temps en période de blocus et d'examens. L'étude de Spiegelman et de son équipe permet aujourd'hui de préciser les mécanismes moléculaires sous-jacents à ce phénomène.
Détaillons quelque peu ce phénomène afin de mieux comprendre de quoi nous parlons. Intervient en premier lieu une molécule appelée FNDC5, précurseur de l'irisine qui est libérée dans le sang à la suite d’un effort musculaire. Les chercheurs ont en fait montré, sur des souris, que l'irisine pouvait atteindre le cerveau et y entraîner l'augmentation de l’expression dans l'hippocampe d'une autre molécule appelée BDNF (l'hippocampe est une partie du cerveau impliquée dans l'apprentissage et la mémoire). Cette dernière active alors à son tour l'expression d’autres gènes impliqués dans la cognition.
Détaillons quelque peu ce phénomène afin de mieux comprendre de quoi nous parlons. Intervient en premier lieu une molécule appelée FNDC5, précurseur de l'irisine qui est libérée dans le sang à la suite d’un effort musculaire. Les chercheurs ont en fait montré, sur des souris, que l'irisine pouvait atteindre le cerveau et y entraîner l'augmentation de l’expression dans l'hippocampe d'une autre molécule appelée BDNF (l'hippocampe est une partie du cerveau impliquée dans l'apprentissage et la mémoire). Cette dernière active alors à son tour l'expression d’autres gènes impliqués dans la cognition.
Conclusion
Notre biorythme peut être mis à contribution afin d'augmenter l'efficacité de notre travail intellectuel.
- Etudier avant midi quelques heures, après avoir pris une bonne douche chaude au saut du lit: efficacité assurée pour cette partie de la journée!
- Ensuite, pourquoi ne pas opter pour une sieste digestive? Allez-y, c'est naturellement ce qu'il vous faut…
- Reprenez ensuite le travail vers 15h-16h, éventuellement après vous être adonné à un exercice physique d'endurance.
- Cet exercice d'endurance peut être réalisé plus tard dans la soirée, mais ne le négligez surtout pas: il boostera votre travail le reste de la journée!
- Enfin, n'hésitez pas à travailler tard, même fatigué: votre esprit vagabondera plus aisément et vous donnera des idées!
- Mais le sommeil reste un facteur clé, surtout pour renforcer le processus de mémorisation: 8 heures de sommeil en moyenne, c'est l'idéal!
Voilà donc de quoi améliorer vos performances aux examens! Profitez-en bien...
Nathanaël LAURENT
Nathanaël LAURENT
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