"Il n'y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va." Sénèque
Pourquoi tant d'étudiants échouent aux examens de janvier?
Malgré tous les efforts fournis par les enseignants et organismes d'enseignement pour faire acquérir aux étudiants de bonnes habitudes, ainsi que les aptitudes nécessaires à la réalisation d'un travail d'étude efficace, les faits sont là: le taux d'échec à l'issue de la session de janvier est considérable.
Prenons un exemple: en janvier dernier, 81% et 82% des étudiants de 1er baccalauréat en médecine étaient en échec à l'ULB et à l'UCL respectivement.
Face à une telle "catastrophe", nous ne pouvons nous empêcher de chercher des raisons, c'est-à-dire d'identifier les pierres d’achoppement qui, au sein du système éducatif, font trébucher tous ces étudiants. Deux grands types de problèmes sont au moins repérables:
- Ceux relatifs à l'orientation qui commande le niveau de motivation de l'étudiant. Un problème d'orientation fait chuter la motivation de l'étudiant, ce qui entraîne une baisse drastique du temps consacré aux études.
- Ceux relatifs à la méthode de travail qui contrôle la rentabilité de l'étude. Si l'étudiant s'y prend mal pour rencontrer les exigences de ses professeurs, il court vers l'échec.
Nous pouvons repérer au moins 4 grandes "nouveautés" face auxquelles les dizaines d'étudiants que nous accompagnons chaque année ne sont pas bien préparés. Les répertorier permettra, nous l'espérons, à beaucoup d'autres étudiants dans la même situation à mieux évaluer où ils vont:
- Certains examens sous forme de QCM. Il semble que les étudiants aient été préparés surtout à faire face à des questions ouvertes, soit par écrit, soit oralement. Or en premier baccalauréat, le QCM a tendance à s'imposer de plus en plus! Pour s'y préparer, nous vous renvoyons à notre article sur ce blog.
- Des supports de cours sous forme de diapositives (slides). Alors que les étudiants ont surtout été préparés à résumer un cours (repérer la structure et les informations pertinentes), il s'agit au contraire dans ce cas de figure de donner de la chair à un support ultra synthétique. Or ce type de support fait croire à tord à l'étudiant qu'il a déjà sous les yeux un résumé du cours! Pour donner du corps aux diapositives il faudra se poser beaucoup de questions (cf. ci-dessous)!
- Des listes de questions en guise de "tuyaux". Les étudiants sont toujours friands de questionnaires de révision, qu'il s'agisse de questions données officiellement par le professeur ou de questions provenant officieusement d'examens antérieurs. Or trop d'étudiants limitent leur étude à une lecture compréhensive de la matière avant de directement répondre à ces questions. Ces étudiants se partagent souvent le travail consistant à trouver la bonne réponse à chaque question... et il ne leur reste plus qu'à apprendre "par cœur" ces réponses. Résultat: de très grosses difficultés rencontrées lors de l'examen !
- Être de plus en plus actif et par dessus tout curieux. Voilà l'exigence la plus marquante sans doute, et la plus déconcertante pour tant d'étudiants qui ont réussi leurs études secondaires sans beaucoup travailler. Pourtant, dans les études supérieures, il ne s'agit plus simplement de recevoir l'information et de répondre à des questions. Au contraire il est indispensable de se poser soi-même des questions et d'aller soi-même chercher des réponses dans les supports de cours et auprès des enseignants. La bonne méthode de travail consiste donc à apprendre à se poser des questions et à chercher la réponse (la curiosité entraîne l'acquisition du savoir) ... et pas seulement à répondre à des questions posées par d'autres au moment de l'examen (c'est alors trop tard pour apprendre!).
Nathanaël LAURENT