Voici l'explication que j'aimerais évaluer dans cet article: si de nombreux étudiants éprouvent des difficultés à trouver une méthode de travail efficace - ce qui se traduit malheureusement trop souvent par l'échec -, c'est parce qu'ils sont soit trop conformistes, soit trop anticonformistes.
L'objectif est ici de faire prendre conscience aux étudiants qui sont entrés dans la dernière ligne droite de l'année, et qui voient pointer à l'horizon l'épreuve cruciale des examens de fin d'année, ce qu'est l'art d'étudier.
L'art d'étudier consiste à ne pas uniquement se conformer à la loi du professeur, mais à ne pas non plus à l'inverse s'appuyer uniquement sur sa propre loi.
Voyons comment se comportent les étudiants qui adoptent l'une ou l'autre de ces deux attitudes extrêmes, et vérifions ensemble dans quelle mesure vous vous reconnaissez en l'une ou l'autre de ces approches:
1. L'attitude conformiste
L'attitude conformiste est souvent adoptée par les étudiants qui ont peur de s'éloigner de ce que veut le professeur et qui s'imaginent que ce dernier souhaite cloner son propre savoir.
Cette peur peut être celle de l'échec. Pour ne pas passer à côté de la réussite, il faudrait faire tout ce que l'on me dit de faire, et rien que cela: aller au cours, noter un maximum de ce que déclare le professeur, étudier les supports de cours de manière à pouvoir les reproduire tels quels le jour de l'examen. Bref, du pur conformisme!
Cette attitude exige de la part de l'étudiant d'instaurer une véritable discipline et de mettre en place une organisation drastique. Il se dote ainsi d'outils indispensables, mais qu'il n'utilise malheureusement pas à bon escient!
Pour certains, il s'agit d'un conformisme que je qualifierais de minimaliste: plutôt que de se conformer directement à la loi du professeur (tenter de recopier son savoir tel qu'il est transmis à travers ses allocutions et écrits), il s'agit de se conformer indirectement à cette loi: via le travail des conformistes maximalistes! Ces étudiants stratèges, quelque peu procrastinateurs, et pragmatistes (dans le sens où seul le résultat compte) décident de calquer leur savoir sur une version condensée du cours: un résumé "bien fait" (clair et complet) fera l'affaire!
L'idéal du conformiste est dans tous les cas le "par coeur", et pour lui l'intelligence se réduit à la mémoire (ou du moins est asservie à cette dernière). Il est complètement sous l'emprise de la loi professorale: si l'enseignant parle il faut écouter et retranscrire; si le professeur l'a dit et/ou écrit c'est que c'est vrai et c'est ce qu'il faut savoir.
Si l'étudiant conformiste développe des qualités d'organisateur que je suis loin de dénigrer (voir plus bas les conclusions), il délaisse par contre complètement son esprit critique!
2. L'attitude anticonformiste
Cette peur peut être celle de l'échec. Pour ne pas passer à côté de la réussite, il faudrait faire tout ce que l'on me dit de faire, et rien que cela: aller au cours, noter un maximum de ce que déclare le professeur, étudier les supports de cours de manière à pouvoir les reproduire tels quels le jour de l'examen. Bref, du pur conformisme!
Cette attitude exige de la part de l'étudiant d'instaurer une véritable discipline et de mettre en place une organisation drastique. Il se dote ainsi d'outils indispensables, mais qu'il n'utilise malheureusement pas à bon escient!
Pour certains, il s'agit d'un conformisme que je qualifierais de minimaliste: plutôt que de se conformer directement à la loi du professeur (tenter de recopier son savoir tel qu'il est transmis à travers ses allocutions et écrits), il s'agit de se conformer indirectement à cette loi: via le travail des conformistes maximalistes! Ces étudiants stratèges, quelque peu procrastinateurs, et pragmatistes (dans le sens où seul le résultat compte) décident de calquer leur savoir sur une version condensée du cours: un résumé "bien fait" (clair et complet) fera l'affaire!
L'idéal du conformiste est dans tous les cas le "par coeur", et pour lui l'intelligence se réduit à la mémoire (ou du moins est asservie à cette dernière). Il est complètement sous l'emprise de la loi professorale: si l'enseignant parle il faut écouter et retranscrire; si le professeur l'a dit et/ou écrit c'est que c'est vrai et c'est ce qu'il faut savoir.
Si l'étudiant conformiste développe des qualités d'organisateur que je suis loin de dénigrer (voir plus bas les conclusions), il délaisse par contre complètement son esprit critique!
2. L'attitude anticonformiste
Pour l'anticonformiste, il en va inversement: ses lacunes sont immenses en ce qui concerne l'organisation de son travail, mais son esprit critique est par contre ultra développé.
Il remet tout en question! Cela signifie que pour lui l'utilité d'assister aux cours, de prendre des notes, d'étudier régulièrement, etc. n'a pas été démontrée... Malheureusement pour ces étudiants, cette démonstration se fera de manière empirique, ce qui veut dire que ce seront les mauvaises notes obtenues aux examens qui leur prouveront que leur attitude n'était pas adaptée aux objectifs à atteindre.
L'anticonformiste n'en fait donc qu'à sa tête (il est au moins cohérent avec lui-même). Son attitude trop extrême le mène cependant trop loin: il est ainsi capable de remettre en question jusqu'à l'intérêt du cours! Il arrive bien entendu que la matière rejoigne ses attentes et lui fasse rencontrer un champ du savoir où il pourra avantageusement cultiver son esprit critique (ce dernier prenant allant le nom d' "intelligence"). Mais cette rencontre heureuse et fructueuse est rare au cours de la première année de baccalauréat (voire des 2 ou 3 premières années pour les filières longues).
Il arrive également que l'anticonformiste devienne tout à coup pragmatique lorsqu'il est au pied du mur et que l'épreuve des examens se présente à lui dans un délai très court. Cet obstacle incontournable lui fait alors prendre conscience qu'il ne peut jusqu'au bout imposer sa propre loi: voué à se plier au conformisme et donc à la loi du professeur, il résistera cependant jusqu'au bout en adoptant une attitude certes conformiste, mais certainement minimaliste (voir plus haut ce que nous avons dit à ce sujet).
3. Conclusions: l'art d'étudier, une voie entre 2 extrêmes.
Les attitudes trop conformistes ou anticonformistes que nous venons de présenter, aussi caricaturales soient-elles, trouvent à n'en pas douter des représentants bien réels dans la communauté estudiantine. Réfléchissez quelques instants et demandez-vous si vous n'appartenez pas, si vous n'avez pas appartenu, ou si vous n'appartenez pas parfois (à certaines périodes de l'année ou vis-à-vis de certains cours) à l'un ou l'autre de ces profils.
La conclusion à laquelle tout ceci nous conduit peut se décomposer en deux éléments principaux:
- Voyons pour commencer les choses du bon côté: tous les étudiants - qu'ils soient trop conformistes ou trop anticonformistes - possèdent des qualités indispensables qu'il convient de développer et d'utiliser correctement. Il s'agit de l'organisation et de l'esprit critique.
- Chaque étudiant doit, de manière à rendre son travail performant et atteindre concrètement la réussite, être à la fois conformiste et anticonformiste:
- Conformiste, il doit l'être de deux manières: d'une part à l'égard de l'ordre qu'il doit instaurer au niveau de son propre travail (il doit trouver un rythme de travail, étudier régulièrement, utiliser un planning, mettre en place des routines, etc.); d'autre part à l'égard de l'ordre qui est proposé par le professeur au niveau de l'organisation de la matière (cet ordre doit être maîtrisé via l'étude du plan, de la table des matières, des objectifs visés par l'enseignant, des modalités d'évaluation imposée par ce dernier, etc.).
- Anticonformiste, il doit l'être afin que son intelligence ne se réduise pas à un exercice de pure mémorisation (de pure répétition, reproduction, restitution). Seul l'esprit critique exercé à l'égard du contenu de la matière pourra en faire acquérir à l'étudiant la maîtrise, ce que le professeur attend en réalité de lui: non pas être simplement capable de restituer du contenu, mais bien être capable d'en cerner les limites et de l'utiliser dans des conditions variables (ce qui implique de connaître les informations contenues dans le cours, mais pas uniquement!). Pour y arriver, l'étudiant devra construire ses propres synthèses de chaque matière, et il faudra qu'il crée pour chacune une manière originale d'organiser (de réorganiser donc) les informations! A n'en pas douter, son anticonformisme trouvera ici à s'exprimer pleinement et fort utile.
Nathanaël LAURENT (nathanael@cogitobelgiumc.com)
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