mercredi 19 juin 2013

Le CEB en point de mire

"JE PASSE AUSSI LE CEB ET IL Y A DES EPREUVES UN PEU PLUS DIFICILES QUE LES AUTRES MAIS SINON SAVA." (élève de 6ème primaire qui témoigne)

Le CEB: s'y préparer et s'en méfier?  

Le CEB, c'est cette semaine!
COGITO a cette année contribué à la préparation d'élèves de 6ème primaire, afin qu'ils puissent sereinement passer cette épreuve: avec méthode, en acquérant l'indispensable confiance en eux, et sous la supervision de répétiteurs compétents.

Le taux de réussite du CEB est généralement assez élevé (plus de 90%), est-ce pour autant un examen "facile"? Le mieux est d'en juger par soi-même. Toutes les questions des années précédentes et de cette année (avec un délai de 24 heures bien entendu) sont accessibles sur le site de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Prenons deux exemples. Voici une question de l'examen de math de ce mardi (partie calculs):

Passons à une question de français (les élèves ont lu un portfolio thématique avant de répondre à une telle question):


Alors, facile? 
Le PEB fait en tout cas couler beaucoup d'encre. Il y a d'un côté les conseils:

"La réussite du CEB passe par le coaching des parents", peut-on lire sur le site du Ligueur. On y découvre un intéressant témoignage d'un instituteur de 6ème: "Certains sont complètement découragés après la 1ère journée, ils croient que tout est foutu. Les parents peuvent alors les re-motiver, leur dire que ce n’est qu’une étape. Un peu comme en sport, il faut se reconcentrer à chaque remise en jeu. Affronter chaque 'set' comme si c’était le premier".

Surgissent d'un autre côté les critiques, auxquelles la RTBF s'est par exemple intéressée :
"Dans certaines écoles on estiment aussi que ces épreuves sont trop faciles. Ou qu’elles ne reflètent pas le travail d’une année d’étudePour la fédération Wallonie Bruxelles, le niveau des tests est suffisant. Les résultats de ces évaluations permettent également de corriger le tir dans les programmes mal adaptés."
Toujours à la RTBF, on relève encore que "la qualité de l’enseignement baisserait. Le niveau des élèves ne serait plus le même qu’avant. Vraie ou fausse impression ? Les méthodes d’enseignement et les matières ont en tout cas évolué. Certains experts disent que les domaines de connaissances explorés par les enfants sont aussi plus larges qu’avant."

Ces critiques sont essentiellement alimentées par le fait suivant: le taux d'échec anormalement élevé (surtout en math) en fin de premier cycle (2ème année) du secondaire (mesuré grâce au test CE1D), soit 2 ans après avoir passé le CEB!
En 2011, la presse faisait déjà ce constat. Sur le site "enseignons.be", on analyse également le phénomène: "si le test CE1D n’est pas en cause (faisons confiance à leurs auteurs, qui se sont basés sur les référentiels et programmes en vigueur dans nos écoles), peut-être y a-t-il un problème du côté du CEB. (...) CEB trop facile? CE1D trop difficile? Premier degré mal adapté et/ou rupture mal négociée entre le fondamental et le secondaire? Il faudra vraiment y réfléchir…"

Ajoutons notre pierre à cet édifice critique et à la saine réflexion qu'il doit susciter: le décalage entre le niveau de fin de primaire et celui de début de secondaire (défavorable à ce dernier) se reproduit presque à l'identique (sauf qu'il ne concerne plus seulement que les maths... le français devient lui aussi très problématique) 6 ans plus tard!

De fait, le passage difficile entre la 6ème secondaire et le premier baccalauréat révèle lui aussi un triste problème d'inadéquation entre la préparation des élèves rhétoriciens et les exigences des études supérieures. L'article suivant paru l'an dernier dans le journal Le Soir permettra de s'en faire une idée.

On peut par ailleurs lire dans la presse cette semaine que le ministre de l'Enseignement supérieur, Jean-Claude Marcourt, est en train de mettre en place des moyens considérables afin que les universités, hautes-écoles et écoles supérieures des arts puissent mieux encadrer les étudiants "à caractéristiques plus faibles" (La Libre Belgique du 18 juin)... moyens financiers, essentiellement. Mais n'est-ce pas là s'attaquer aux effets et non aux causes? Peut-on reporter sur les étudiants - en les qualifiant de "faibles" - un problème dû peut être à la qualité de l'enseignement qu'on leur a prodigué depuis qu'ils ont 6 ans? Espérons que ces questions sont évoquées au sein du cabinet du ministre!

Pour terminer, souhaitons bon courage à tous les élèves qui passent cette semaine les tests du CEB et qui apprennent ainsi à développer des qualités primordiales comme la persévérance et la concentration.