mercredi 31 décembre 2014

Le temps c'est des points!

Apprenez à bien gérer votre temps durant l'examen.

Après une période de préparation intense (le blocus!), il faut affronter la session d'examens et pas de n'importe quelle manière. Prendre quelques minutes pour anticiper son comportement durant ces épreuves n'est certainement pas inutile. Ce qui importe à l'étudiant c'est de mettre au maximum en valeur ses acquis: qu'il soit totalement prêt ou presque prêt, ou encore en retard sur telle ou telle partie de la matière, il faut qu'il utilise à 100% les ressources qu'il a emmagasinées. A nouveau il sera question de gestion du temps... et oui, c'est bel et bien la qualité principale de celui qui vise la réussite dans ses études.

Rappelons pour commencer comment se présentent les examens:
  • 2 manières d'être évalué: par écrit ou oralement
  • 2 catégories de questionnaires écrits: avec questions ouvertes et/ou questions à choix multiples (QCM)
  • 3 types de questions écrites: ciblées (réponses très courtes), générales (élaborer un texte avec ou sans schémas au sujet d'un élément du cours) ou transversales (faire des liens entre les infos vues dans toute la matière)
  • 2 phases de concentration à bien distinguer: la 1ère concerne le fond (tout ce dont l'étudiant se rappelle et qui pourrait servir à élaborer une réponse) et la 2de concerne la forme (la manière dont il convient d'organiser et de présenter la réponse pour répondre aux attentes du professeur)
Ceci étant établi, reprenons une à une les 3 grandes catégories d'examens et réfléchissons à la meilleure manière de gérer son temps pour chacune d'elles:

1. L'examen écrit, questions ouvertes:
- Premièrement, il convient de mettre en garde les étudiants: à leur insu ou non le professeur peut utiliser la durée de l'examen comme moyen d'évaluation! En effet, s'il prévoit un temps de réponse court pour chaque question il favorise de la sorte les étudiants qui maîtrisent le mieux la matière.
- Deuxièmement, avant de rentrer dans la 1ère phase de concentration (voir ci-dessus), il importe de faire un rapide état des lieux du questionnaire:
  • Repérer les questions ciblées, qui appellent des réponses courtes et rapportent souvent peu de points, et les questions générales/transversales qui exigent une réponse plus élaborée et rapportent normalement beaucoup de points.
  • Repérer parmi les questions générales/transversales, celles qui semblent plus compliquées, surprenantes, voire hors du champ de la connaissance acquise. Cette étape permet de déjà lire une première fois certains énoncés.
- Enfin, une bonne gestion du temps respectera les consignes suivantes:
Commencer par répondre aux questions générales/transversales qui rapportent beaucoup de points et auxquelles on peut répondre. Il faudra veiller à faire un plan de réponse au brouillon afin de ne pas négliger la 2de phase de concentration (voir ci-dessus).
2° Ensuite répondre aux questions ciblées qui prennent moins de temps et que l'on peut encore traiter même en dernière minute.
Enfin, occuper le temps restant soit à traiter les questions générales/transversales auxquelles il paraissait à 1ère vue difficile de répondre (ce cas de figure doit évidemment rester le plus exceptionnel possible), soit à relire les réponses déjà rédigées en cherchant les erreurs et en se focalisant au maximum sur la présentation (orthographe, syntaxe, ponctuation, éléments importants soulignés, etc.)... il ne sert effectivement à rien de relire sans se mettre à la place de celui qui corrige!

2. L'examen écrit, QCM:
- La première remarque faite au sujet de l'examen écrit avec questions ouvertes est toujours valable: il peut arriver qu'un examen dure 60 minutes et comprennent au moins 60 questions avec pour chacune 5 propositions!
- Ensuite, la règle d'or du QCM à points négatifs est de répondre à un minimum de question (lire notre article à ce sujet). Pour ce faire, l'étudiant pourra s'aider d'un code à 3 sigles permettant de traiter rapidement les questions qu'il parcourt linéairement, et de revenir éventuellement sur celles qui suscitaient une hésitation: Le "V" indiquera qu'une réponse a été trouvée avec un haut degré de certitude; le "?" indiquera que la question suscite une hésitation entre 2 propositions ou plus; enfin une "X" signifiera que la question est trop difficile et qu'elle ne pourra entraîner qu'une perte de temps. Si l'étudiant a encore le temps, il pourra rapidement comptabiliser le nombre de points positifs acquis (le nombre de "V") et mesurer ainsi le risque qu'il doit ou non prendre par la suite.
- Enfin, quelques petit conseils supplémentaires peuvent être proposés:
  • Quand c'est possible, répondre à la question (au brouillon) avant de lire les propositions.
  • Souligner dans chaque proposition des mots-clés tels que ceux qui marquent une extension: "parfois", "souvent", "toujours", "jamais", "partout", "certains", "tous", etc.
  • Repérer les marques de négation (simple ou double) et comparer les propositions négatives et/ou affirmatives.
3. L'examen oral:
- Il est souvent possible de préparer certaines questions et il faut toujours essayer de savoir ce que va faire le professeur avec la préparation: soit il la lit et il faut dès lors qu'elle soit soignée (en fait il s'agit ici d'une sorte d'examen écrit avec questions générales/transversales), soit il demande tout simplement à l'étudiant d'exposer oralement sa/ses réponses et la préparation est alors considérée comme une sorte de brouillon. Le professeur donnera toujours une indication sur le temps de préparation minimal.
- La gestion du temps est beaucoup plus délicate lorsque le professeur pose à l'improviste une ou plusieurs questions supplémentaires à l'étudiant, le baladant dans la matière et évaluant ainsi jusqu'à quel degré de précision il maîtrise cette dernière. Le mot d'ordre est ici: rassurer (lire notre article à ce sujet)!
L'étudiant doit prendre le temps de rassembler les informations utiles pour répondre, mais il ne peut pas prendre non plus trop de temps, car alors l'interrogateur s'impatienterait et pourrait donner lui-même des éléments de réponse. Le truc consiste donc à rapidement donner un indice indiquant au professeur que l'on a compris l'enjeu de la question et que l'on chercher réellement à élaborer une réponse. Il ne pourra dès lors pas interpréter le silence comme un signe d'ignorance et l'étudiant aura le temps de compléter progressivement sa réponse.

Nathanaël LAURENT
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vendredi 19 décembre 2014

Réussir son blocus nécessite de faire les bons choix

"Tu peux être invincible, si tu n'engages jamais aucun combat où il ne dépende pas absolument de toi de vaincre." (Epictète)

A chaque matière sa méthode!

L'objectif de cet article est de montrer aux étudiants l'importance d'adapter leur méthode de travail à chaque type de matière qu'ils devront apprendre durant le blocus. Il s'agit donc pour chaque cours d'opérer un choix (comment vais-je étudier cela?), et plus fondamentalement il s'agit donc d'apprendre à discerner ce sur quoi nous pouvons agir. Dans un premier temps nous allons analyser un tel fondement. Ensuite nous aborderons l'action de choisir pour chaque type de matière une méthode appropriée.

Epictète, philosophe de l'école stoïcienne (1er et 2è siècles ap. J-C.), nous livre des pensées dignes d'inspirer encore de nos jours les étudiants les plus motivés à l'approche du blocus d'hiver. Sa pensée la plus célèbre, et celle qui nous servira ici de point de départ, est la suivante: "De toutes les choses du monde, les unes dépendent de nous, les autres n'en dépendent pas. Celles qui en dépendent sont nos opinions, nos mouvements, nos désirs, nos inclinations, nos aversions; en un mot, toutes nos actions."


Toutes sortes de choses échappent ainsi à la volonté des étudiants: le fait de devoir présenter et réussir des examens, les modalités pratiques de ces derniers (durée, nombre de questions et degré de difficulté, avec ou sans questionnaires à choix multiples, etc.), la durée du blocus, le fait qu'une journée comprenne 24h, etc. On pourrait encore ajouter le fait que ce blocus d'hiver est traditionnellement jalonné de festivités dont profiteront certainement toutes les personnes n'appartenant pas à la catégorie "étudiant".

Mais ce qui importe c'est de discerner, comme Epictète nous enjoint à le faire, "toutes nos actions", à savoir toutes ces choses qui dépendent de notre volonté et qui exigent donc de notre part un véritable choix. Concrètement, voici les 5 choix que doit poser l'étudiant afin de mener efficacement son blocus:
  • Sur les 16 heures disponibles chaque jour du blocus (envisageons que 8h soient réservées au sommeil), combien de temps il consacrera à l'étude et combien à la détente;
  • Durant quelle période de la journée (matin? après-midi? soir? nuit?) il va surtout concentrer son travail d'étude;
  • Dans quel environnement il va travailler pour être le plus rentable possible: dans sa chambre, dans une salle de bibliothèque, avec l'aide d'un répétiteur, loin du gsm, des séries télé et autres distractions, etc.
  • Dans quel ordre il va étudier ses cours (par quoi commencer?);
  • Pour chaque matière, comment il va s'y prendre pour rencontrer les exigences du prof;
Nous y voilà! C'est à ce dernier point que nous voudrions à présent porter attention. C'est qu'il s'agit d'un facteur clé susceptible de passer inaperçu aux yeux de certains étudiants... Trouver la méthode de travail qui convient à chaque matière requiert de se poser 2 questions essentielles:

1. Avec quel(s) support(s) vais-je étudier?
Distinguons plusieurs cas de figure:
- Les notes de cours sont le support principal: il faut que vos notes soient les plus complètes possible (aidez-vous éventuellement de résumés ou de notes partagées sur des réseaux sociaux)
- Le syllabus qui accompagne le cours est complet et en format "texte"
- Le syllabus est complet et en format "diapositives" (lire notre article à ce sujet)
- Le professeur se sert d'un ou plusieurs livre(s) de référence

Dans tous les cas il faudra éviter de perdre son temps à lire (relire, re-relire) ou à faire des résumés. Le travail d'étude efficace consiste bien plutôt à s'interroger sur les objectifs du cours, sur sa structure (plan, fil conducteur), et à faire des synthèses (voire notre article qui explique pourquoi des synthèses valent mieux qu'un résumé)

2. Comment le prof va-t-il m'évaluer lors de l'examen?
Pour ce qui est de l'évaluation, il importe de chercher au plus vite des informations relatives à l'examen:
-  Il ne pourra se présenter que sous 3 formes: oral, écrit avec questions ouvertes, écrit avec questionnaire à choix multiples (les 2 dernières formes peuvent être combinées)
- Il comprend: pas, peu, beaucoup ou exclusivement des exercices.

Deux remarques très importantes doivent ici être introduites:
- Premièrement, il ne s'agit pas de simplement refaire les examens d'années antérieures (si vous en possédez), de juste vérifier que vous savez répondre à quelques exemples de questions données par le prof, ou encore à des questions "tuyaux" partagées par d'autres étudiants. Ce qui compte c'est de se familiariser avec les TYPES de questions dont le prof se sert pour évaluer ses étudiants: questions ciblées, mises en situation, questions transversales, etc. 
Voici un réflexe que tout étudiant devrait acquérir: à partir d'un exemple de question d'examen donné, commencer à imaginer toutes ses variantes possibles!

- Deuxièmement, en lisant "exercice" vous songez sans doute à tout ce qui ne rentre pas dans la catégorie "théorie". Or il importe de bien réaliser que mémoriser la théorie consiste également en un exercice! 

Ainsi, pour les cours de mathématique, physique, chimie, statistique, et autres matières appliquées, étudier signifie 1° comprendre la théorie, 2° refaire soi-même les raisonnements qui conduisent aux principes, lois et autres explications/démonstrations, et 3° faire des exercices d'application (nouveaux, de plus en plus difficiles, et toujours en évitant de s'aider de la réponse). Idem pour les matières appliquées des sciences humaines (versions latines, casus de droit appliqué, etc.).

Mais pour les cours dits "théoriques" (sciences du vivant, histoire, certains cours de droit et de sciences économiques, etc.), l'exercice consistera à faire des synthèses (voir plus haut) et à s'en servir pour apprendre à expliquer soi-même la matière: l'étudiant doit alors jouer le rôle du prof! La mémorisation à long terme repose en fait sur 3 piliers: l'intérêt pour la matière, la capacité à faire des synthèses, la répétition du jeu de rôle consistant à se mettre à la place du prof.

Reste encore les cours de langue qui allient connaissances théoriques (grammaire) et pratique: n'apprenez pas "par coeur" des listes de règles de grammaire ou de mots de vocabulaire, mais inventez plutôt des situations qui vous permettent de converser. Autrement dit, créer vous-même des phrases et arrêtez-vous de temps en temps pour justifiez chaque forme grammaticale employée.

Nathanaël LAURENT

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Tip of the week! Avez-vous songé à l'étude en groupe? Travailler ensemble peut favoriser la compréhension et stimuler l'intérêt pour l'étude.
Expliquer aux autres améliore notre propre compréhension de la matière et nous fait gagner de l'assurance... Découvrez notre formule de blocus qui permet tout cela!

dimanche 30 novembre 2014

Neuro-éducation: la curiosité stimule la mémoire

"Je n'ai pas de don particulier, je suis juste passionnément curieux." (Albert Einstein).

Pour apprendre et mémoriser plus efficacement, un étudiant doit cultiver sa curiosité! Nathanaël LAURENT (1)
De nos jours, les neurosciences scrutent les moindres recoins de notre cerveau et tentent, expérience après expérience, d’en percer les mystères. Fut ainsi récemment portée sur les fonts baptismaux une discipline portant le nom de « neuro-éducation », dont les résultats devraient intéresser les éducateurs et mamans d’enfants en âge d’être scolarisés, du primaire au supérieur.
Que l’apprentissage gagne à la répétition, que le sommeil consolide les acquis d’une journée d’étude, ou que l’attention renforce les apprentissages, sont aujourd’hui des vérités étayées par la science. En s’appuyant sur les avancées de l’imagerie cérébrale (IRM, électroencéphalographie, tomographie, etc.), les neuroscientifiques montrent comment le cerveau intervient dans divers processus de notre vie mentale : pensée, conscience, émotions, empathie, calcul, lecture, etc.
S’agissant de notre faculté d’apprentissage, l’enjeu est important : il s’agit ni plus ni moins de distinguer parmi les techniques et conseils en tous genres que nous prodiguons à nos élèves et/ou enfants, ceux qui sont « réellement » efficaces.
Prenons l’exemple de la curiosité. Depuis Aristote, nous savons que cette faculté conduit à l’étonnement, origine de la philosophie. En suscitant un questionnement, l’intérêt conduit à la connaissance : apprendre à connaître une chose consiste à trouver des réponses aux questions que nous nous posons à son égard. Toute information est une réponse à une question préalable. Pour connaître, il faut donc commencer par être curieux !
Imaginons un professeur qui se présenterait pour la première fois à ses étudiants. Il déciderait de s’adresser à eux en ces termes : « Très chers étudiants, je vous souhaite la bienvenue. Je serai votre professeur de telle matière. Je vous pose la question suivante : que voulez-vous savoir sur cette matière ? Je vous écoute ». Silence garanti !
Pourtant, une étude parue récemment dans la revue Neuron montre que la curiosité facilite grandement l’apprentissage. Selon les chercheurs américains à l’origine de cette publication, lorsqu'une personne manifeste de la curiosité, son cerveau subit des modifications qui lui permettent d'apprendre plus aisément, mais aussi de retenir les informations mémorisées sur le long terme.
« Nos résultats pourraient avoir des implications considérables pour le public, en cela qu'ils révèlent comment une forme de motivation intrinsèque – la curiosité – affecte la mémoire », souligne Matthias J. Gruber de l'université de Californie à Davis, co-auteur de l’article. Et le chercheur de poursuivre en précisant que « ces résultats suggèrent des manières d'améliorer l'apprentissage à l'école et dans d'autres environnements. » (3).
Dans le cadre de cette expérience, les scientifiques ont interrogé les participants afin d’évaluer leur degré de curiosité. Ils leur ont posé un grand nombre de questions diverses, en attendant 14 secondes avant de leur dévoiler la bonne réponse. Durant ce délai, des images de visages dénués de lien avec la question ou la réponse étaient soumises aux sujets. Les participants passaient ensuite un examen d’IRM fonctionnelle (voir encadré), et se trouvaient soumis à une interrogation sur les questions posées précédemment et sur la reconnaissance des visages présentés. Les résultats montrent qu’en cas d’intérêt pour les matières abordées dans les questions, les participants mémorisent mieux les réponses aux questions, mais également les visages !
Matthias Gruber explique que « la curiosité met le cerveau dans un état d'éveil permettant d'apprendre et de retenir toutes sortes d'informations, tel un tourbillon qui aspire ce que vous êtes motivé à apprendre, mais aussi ce qu'il y a autour ». Ces découvertes confortent l’hypothèse selon laquelle la curiosité active la mémorisation d’informations suscitant l’intérêt, mais également d’informations incidentes, et ce par le biais de l’action d’un neuromédiateur spécifique, la dopamine, sur l’activité d’une structure cérébrale bien précise, l’hippocampe.
En conclusion, cette étude scientifique confirme ce que nous pressentions depuis bien longtemps : la curiosité active naturellement nos capacités d’apprentissage. Serait-ce une évidence ? Pas sûr ! Combien d’enseignants prennent-ils comme point de départ les centres d’intérêt des apprenants, aussi simples, naïfs et divers soient-ils ? 
À bien y réfléchir, une année scolaire ou académique devrait débuter et se terminer par un examen. En septembre, les étudiants questionneraient et mettraient leurs professeurs sur le grill de leur curiosité. Durant l’année, le prof s’attacherait à voir la matière en l’articulant concrètement aux intérêts de ses étudiants. Enfin l’année se conclurait par un examen visant à évaluer les connaissances acquises. Utopique ? Je vous laisse juger.
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L’IRM, c’est quoi ?
L'imagerie par résonance magnétique (IRM) est un examen radiologique, totalement indolore, qui fournit des images « en tranches » de l'organisme. Les images obtenues par résonance magnétique sont le résultat de l'interaction entre le magnétisme naturel du corps et celui de la machine pourvue de gros aimants. L’IRM fonctionnelle (IRMf) est utilisée pour l'étude du fonctionnement du cerveau. Elle consiste à enregistrer des variations locales du flux sanguin cérébral là où des zones sont stimulées. La localisation des zones cérébrales activées est permise grâce à l’aimantation de l’hémoglobine riche en fer et contenue dans les globules rouges du sang.

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(1) Article paru dans le N°65 du magazine M...Belgique (5-11 juin 2015, pp. 48-49). L'auteur remercie vivement  cette revue d'avoir accepté de publier ce texte, ainsi que Mr Drieu Godefridi pour avoir apporté de nombreuses et utiles suggestions et corrections.  
(2) Docteur en sciences biomédicales, Master en philosophie, Nathanaël Laurent enseigne dans le supérieur. Il est également responsable des formations en méthode de travail au sein de l’école d’accompagnement COGITO SAFS.
(3) Gruber et al., 2014, « States of Curiosity Modulate Hippocampus-Dependent Learning via the Dopaminergic Cirsuit », Neuron, 84, 1-11.

lundi 17 novembre 2014

Après les bonnes résolutions, il est temps de revenir à la raison!

Les 10 commandements pour réussir les examens de janvier!

Les médias rappellent chaque année de bons conseils adressés aux jeunes qui entament des études supérieures dans nos Hautes Ecoles et Universités. Si l’intention est louable, le moment choisi pour diffuser ces informations est quant à lui inapproprié.
L’habitude des bonnes résolutions dispensées en début d’année est tenace, bien qu’inefficace. Leur effet est éphémère, mais c’est la bonne conscience qui l’emporte dans ce cas sur la raison. En début d’année académique les étudiants qui débarquent en baccalauréat reçoivent ainsi leur pack de bonnes résolutions qu’ils rangeront bien sagement dans un coin de leur chambre. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une sorte de charte morale imposée, leur parvenant au moment précis où ils découvrent la liberté! Cette liberté (plus de devoirs ni de leçons, la vie en kot pour certains, la présence non obligatoire aux cours pour les universitaires, etc.) balaiera aisément le kit d’étudiant modèle proposé.
Ensuite viennent les conseils qui surgissent durant le blocus ou carrément pendant la période d’examens. Si les premiers débarquaient trop tôt, ces conseils-ci arrivent trop tard. C’est un travail régulier durant tout le quadrimestre qui peut assurer à l’étudiant de réussir ses examens, pas juste un « blocus parfait »!
On peut enfin repérer une troisième période de l’année au cours de laquelle les étudiants reçoivent un peu d’attention : après les examens, lorsque le constat d’échec est posé. Le couperet est alors inlassablement le suivant: "60% d’ajournés"! Les tentatives pour tirer des leçons de ce piètre résultat ne manquent pas, mais le fait est qu’aucun changement perceptible n’est observé.
Envisageons dès lors les choses autrement. Cela fait 2 mois que les étudiants fréquentent les auditoires et c’est précisément maintenant que se décide en grande partie la réussite de leur année. Les rites d’introduction (baptême, bizutage, peu importe leur appellation) s’achèvent et le nombre de chapitres enseignés commence à croître sérieusement. Les introductions et autres rappels sont bel et bien terminés et le rythme s’accélère.
Plutôt que des bonnes résolutions ou des conseils tombant au mauvais moment, nous proposons aux étudiant(e)s en cette période cruciale de l’année 10 commandements. Bien que « libres » de gérer leur vie comme bon leur semble, les bacheliers doivent découvrir ce qu’est l’autonomie, à savoir la capacité de se fixer soi-même des limites. Nos commandements ont donc pour but d’indiquer à l’étudiant(e) là où il doit se fixer des limites s’il veut mettre toutes les chances de réussite de son côté.
1° Adapte-toi à ton nouvel environnement.
Plus rien à voir avec les études secondaires! Ce n’est pas que la quantité de matière qui augmente, mais c’est surtout la manière d’apprendre qui est carrément nouvelle. Chaque étudiant doit prendre conscience que c’est à présent à lui d’aller chercher le savoir, que c’est à lui de dénicher des informations et d’en dégager une structure, un fil conducteur.
2° Anticipe!
Les examens clôturent une phase d’apprentissage, mais cela ne veut pas dire qu’il faut attendre la fin des cours pour s’y intéresser. La manière dont se déroulera l’examen (oralement, par écrit, avec des questions ouvertes et/ou à choix multiples) détermine la méthode de travail qui convient pour s’y préparer.
Par ailleurs l’anticipation détermine également en grande partie la qualité de la prise de notes. Lire le cours (syllabus) à l’avance est une perte de temps, mais étudier le plan du cours à l’avance fera gagner en efficacité tout le processus d’apprentissage. Il faut se préparer à assister à un cours comme on prépare un citytrip: en connaissant la "carte" de la matière.
3° Fais le lien entre tes multiples activités et le temps dont tu disposes.
Pour apprendre à se mettre des limites et à trouver un équilibre intéressant entre travail et loisirs, rien de tel que répertorier dans un agenda toutes les activités qui s’imposent (cours, séminaire, travaux pratiques, trajets, activités sportives régulières, mouvements de jeunesse, sorties entre amis, etc.). Il est alors possible de cerner précisément le temps libre restant et de décider par soi-même (autonomie!) de le consacrer à l’étude.
4° Adopte un rythme, vise la régularité.
Ce n’est pas la quantité mais la qualité qui compte en matière de travail d’étude. Croire que l’on peut tout étudier (mémoriser) durant le blocus est une erreur gave. D’une part c’est la régularité du travail personnel qui rend l’effort gagnant (quel sportif s’entraîne uniquement la veille d’un compétition?); d’autre part ce travail régulier doit être un véritable travail d’étude : non pas simplement lire pour comprendre, mais décortiquer la matière pour mémoriser.
5° Comme si tu étais un acteur : répète!
La répétition est indispensable pour la mémorisation, mais beaucoup trop d’étudiants confondent deux manière de répéter: il y a la pure répétition par cœur, intensive et limitée dans le temps (le plus souvent quelques jours, voire quelques heures avant l’examen) et il y a la répétition cumulative et étendue au maximum dans le temps. Seule cette dernière rend efficace l’étude. Le principe est simple: à chaque fois que je travaille un nouveau chapitre, je raconte (je répète) ce que contiennent les précédents… et je veille à espacer l’étude des différents chapitres.
6° Révise, entraîne-toi, simule.
Apprendre à s’autoévaluer est une étape indispensable pour qui vise la réussite de ses études supérieures. "Bloquer" n’est pas synonyme, comme on le croit trop souvent, de "mémoriser", mais signifie bien plutôt "réviser". Il faut pendant le blocus s’interroger en prenant pour modèle des exemples de questions d’examen. Pour ce faire il faut donc avoir déjà étudié avant le blocus!
7° Connais-toi toi-même et récompense-toi !
Apprendre à se connaître est une autre étape cruciale sur le chemin de la réussite. Quand et où vai-je étudier? Seul ou avec d’autres? En parlant, en écrivant, en marchant, en chantant? Combien temps puis-je rester concentré? Comment vais-je présenter la synthèse de mon cours (tableaux, arbres, etc.)? Que vais-je faire pour me détendre après l’effort? Répondre à ces questions permet de se motiver avant le travail, et donc permet de rendre ce dernier efficace.
8° Profite de tes réseaux sociaux.
L’union fait la force, c’est notre devise, alors pourquoi travailler seul? A plusieurs les étudiants peuvent certainement se mettre au travail, s’interroger les uns les autres, échanger des infos utiles, s’imposer une discipline. Pourquoi l’évènementiel, pour les bacheliers, se situerait-il pas là également, dans l’organisation de réunions de travail, de rencontres studieuses, de séances de révision?
9° Sois curieux !
"La curiosité augmente la capacité des gens à apprendre et à retenir de nouvelles informations, grâce à des centres de récompense et de mémorisation dans le cerveau." Voilà ce que rapportait la prestigieuse revue scientifique Nature dans son numéro du 9 octobre dernier (volume 514, p. 143) en faisant référence à une étude récente apportant la preuve scientifique que la curiosité augmente la mémoire. Etre curieux consiste à se poser des questions et à aller chercher des réponses (dans les notes, le syllabus, auprès du professeur, etc.). Trouver une information qui répond à une question que l’on s’est posée revient à la mémoriser durablement. Il n’y a rien de magique à cela, mais nous sous-exploitons généralement nos capacités mnémoniques… par manque de curiosité. 
10° Fais-toi aider avant qu’il soit trop tard.
Savoir chercher de l’aide quand ça ne va pas est également fait également partie de l’autonomie. Reconnaître ses propres limites c’est également une manière de se mettre des limites! L’étudiant qui n’a pas compris une partie de matière, qui ne sait pas faire certains exercices, ou bien qui ne parvient pas à lutter contre la procrastination, doit demander de l’aide.
Tout comme un sportif professionnel est coaché pour lui permettre d’exploiter au maximum son plein potentiel, les qualités de l’étudiant ont parfois besoin d’un accompagnement pour s'exprimer.

Nathanaël LAURENT

samedi 8 novembre 2014

Faire des résumés? Pas un bon plan!

"L'activité dite de résumé a un statut qui peut être ambigu. Elle est parfois très proche de la restitution (...), dans d'autres cas elle exige une activité préalable d'analyse et une reformulation assez conséquente."
(J.L. Wolfs, Méthodes de travail et stratégies d'apprentissage, 2001, De Boeck, p. 21)

Résumer: pour le meilleur et pour le pire.

Lorsque Tacite employait 
au 1er siècle de notre ère le verbe resumere, il souhaitait rendre compte d'une activité bien précise que nous traduirions aujourd'hui par "reprendre" ou "recommencer" (reprendre le combat, ou reprendre et rétablir un malade).

Les anglophones ont d'avantage conservé l'idée de poursuivre quelque chose, après une interruption par exemple: "they've resumed work" est ainsi traduit par "ils ont repris le travail". Par contre, les francophones ont détourné cette signification originaire pour lui donner la tournure que nous connaissons bien: résumer consiste à reprendre en abrégeant.

Ce qui fait la valeur d'un résumé est sa capacité à "ne rappeler que les points importants, et à donner à chacun d'eux le plus de force, mais le moins d'étendue qu'il est possible" (Jean-François MARMONTEL, Oeuv. t. IX, p. 242). Les professeurs de français en font un exercice important qui a toute sa place dans le programme des études secondaires. Il s'agit alors de vérifier la compréhension qu'a acquise d'un texte l'apprenant via son aptitude à en reprendre les idées principales en respectant la structure du texte d'origine, mais en condensant le propos et en employant des mots différents. Dans un tel exercice, deux compétences au moins sont donc évaluées: 1) pouvoir ré-exprimer avec ses mots à soi le message énoncé dans le texte étudié (en respectant les idées et leur structure d'enchaînement), et 2) condenser en un minimum de phrases le message véhiculé par ce texte. On trouve facilement des méthodes très précises décrivant comment réaliser correctement un résumé.

Ceci étant dit, venons-en à l'essentiel de notre propos: peut-on encourager les étudiants à faire des résumés lorsqu'il s'agit d'assimiler le contenu de notes, syllabi et autres supports du cours qui feront l'objet d'examens durant les années de baccalauréat et de master?

Puisque le résumé est un texte réécrit dans un espace limité, de nombreux étudiants en font spontanément leur arme favorite: ne rêvent-ils pas de limiter au maximum ce travail ingrat qui consiste à mémoriser? Imaginez que votre syllabus compte 600 pages: n'est-il pas tentant d'en extraire un résumé de 60 pages qu'il "suffira" d'apprendre une fois le blocus venu? Aller à l'essentiel et économiser son effort, tels sont les mots d'ordre. Le blocus  étant limité dans le temps, ne convient-il pas de donner de la place à tous les cours? En condensant, en réécrivant l'essentiel avec ses propres mots, n'a-t-on pas trouvé la méthode de travail idéale?

C'est pourtant une très mauvaise stratégie! Le résumé s'avère être un outil utile que dans un nombre très restreint de situations, lorsque pour un cours de sciences humaines (littérature ou histoire typiquement) il est demandé de condenser l’argumentation d'un ou plusieurs ouvrages entiers. Le résumé sera dans ce cas un moyen pouvant rendre plus aisées l'analyse critique et la comparaison, qui sont les véritables objectifs poursuivis par l'étudiant.

Dans tous les autres cas (à savoir dans 99% des situations), le résumé n'est absolument pas indiqué, et ce pour au moins 2 raisons essentielles:

1. Il incite l'étudiant, soit à faire un travail de pur recopiage, soit à reformuler avec ses propres mots des idées véhiculant un vocabulaire spécifique qu'il convient au contraire de respecter scrupuleusement. Le premier cas (recopiage) se présente généralement lorsque le professeur a déjà lui-même mis en évidence dans son syllabus les informations importantes (il s'agit d'un zèle pédagogique dont l'utilité est douteuse), ou bien lorsqu'il a lui même écrit ou énoncé un résumé (par exemple à l'entame d'un nouveau cours lorsque l'enseignant rappelle l'essentiel de ce qui a déjà été vu). Dans le second cas (reformulation), il s'agit tout au plus d'un moyen pour l'étudiant de vérifier pour lui-même qu'il a bien compris la matière. Pourtant, au moment de l'examen, le professeur exigera toujours que l'étudiant respecte le vocabulaire nouveau qui a été enseigné: chaque matière est comme une nouvelle langue dont il faut maîtriser l'usage!

2. Il incite l'étudiant à dissocier l'étape de compréhension de la matière de l'étape de mémorisation. Beaucoup d'étudiants passent l'essentiel de leur temps à résumer leurs cours, parfois même "au jour le jour". Ils attendent ensuite le blocus pour mémoriser ces condensés de matières qu'ils ont soigneusement constitués (soit en recopiant, soit en reformulant). Autrement dit, ces étudiants apprendront par coeur un résumé de chacun de leur cours en passant de longues heures à relire, re-relire, répéter oralement, mentalement, ou encore ré-écrire, croyant que cet effort pourra leur assurer la réussite. Grave erreur! Dans ce cas de figure, on rencontre évidemment de nombreux étudiants qui se plaignent de ne pas avoir eu le temps de terminer leurs résumés avant le blocus (c'est une raison couramment avancée pour expliquer un échec), et d'autres qui se réjouissent d'avoir trouvé d'excellents résumés sur la toile, ce qui leur épargne un travail précieux (effectivement, s'il s'agit de purement recopier des parties du cours ou de simplement reformuler dans des mots simples, pourquoi faire soi-même le résumé?). 

Or ce qui compte pour un étudiant c'est de mémoriser son cours tout au long de l'année, au fur et à mesure qu'il en comprend le contenu, qu'il en dégage un plan, une structure (voir nos autres articles à ce sujet), et qu'il y rajoute progressivement des détails en faisant de plus en plus de liens.

Plutôt que de recopier passivement ou de reformuler simplement, et ce en suivant linéairement le cours paragraphe après paragraphe et page après page, l'étudiant promis à la réussite va interroger la matière étape par étape, c'est-à-dire en l'explorant couche après couche (c'est un véritable travail d'archéologue): 

Couche 1. Dégager une vue d'ensemble grâce à un plan. Il s'agit de bien comprendre où veut en venir le prof, quels objectifs il s'est fixés et comment il compte y parvenir: l'introduction et la table des matières doivent être maîtrisées à fond en commençant l'étude (donc bien avant le blocus!).

Couche 2. Pour chaque section de chaque chapitre, se poser systématiquement la question suivante: "que m'apprend-on de nouveau et comment cette information nouvelle se relie-t-elle à ce qui précède?"; mais encore: "dans quelle mesure ces nouvelles données contribuent-elles à réaliser les objectifs fixés aux départ (cf. couche 1)?".

Couche 3. Faire des synthèses, c'est-à-dire regrouper certaines informations détaillées du cours en fonction de fils conducteurs différents (en fonction de critères précis de liaison, voire de comparaison). Plusieurs fils conducteurs permettent presque toujours de décomposer le cours en plusieurs ensembles cohérents d'informations: une ligne du temps si le fil conducteur est historique; un tableau comparatif d'auteurs, de techniques, de théories, etc. Les flèches, tableaux, crayons de couleur, et autres posters sont ici de mise: soyez créatifs!

Et le résumé alors? Pas besoin! Ne vous encombrez pas de choses inutiles et épargnez votre temps pour le mettre au service de la mémorisation à long terme, la seule qui importe vraiment pour votre réussite...

Nathanaël LAURENT
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Besoin d'aide pour mettre en place une méthode de travail alternative au "résumé"? Les coachs de COGITO sont à votre disposition sur simple demande.

mardi 30 septembre 2014

La réussite de votre année se construit dès le départ !

La longueur du temps adjouxtée à l'assiduité du labeur en la manufacture d'un ouvragelui donne force et vigueur de longue durée
Read more at http://www.dicocitations.com/citation.php?mot=assiduite#zijUMhm8TLH0qcme.99

"La longueur du temps adjouxtée à l'assiduité du labeur en la manufacture d'un ouvrage, lui donne force et vigueur de longue durée." (Périclès, 26)

Où en sont vos bonnes résolutions?

Afin de vous aider à trouver les starting blocks de la réussite, nous vous avions proposé sur notre page facebook une série de résolutions labellisées « back to school ».

Les bonnes résolutions sont monnaie courante lorsque l’on démarre une année. Nous nous envoyons nos vœux en janvier, et en septembre… nous renforçons notre motivation à coup d’engagements divers sensés nous mettre dans de bonnes dispositions.

« Cette année je ne raterai aucun cours ! », « cette année je prends des notes et je les remets au propre jour après jour », ou encore « cette année je fais mes synthèses avant le blocus ». Et nous pourrions continuer la liste sans trop d’effort.

Si cette attitude proactive et volontariste est saine, si elle manifeste une motivation bien nécessaire pour affronter une année d’étude, encore faut-il que les bonnes résolutions programmées soient respectées… plus d’une semaine ou deux !

Pour vous aider à respecter vos bonnes résolutions, passons en revue celles que nous vous avions suggérées et voyons comment les faire durer.

Résolution n°1 : L'assiduité sera mon mot d'ordre !
Le dictionnaire nous apprend que l’assiduité est « l’exactitude à se trouver là où on est appelé par ses fonctions ou ses obligations ; l’application constante à un travail, une action. »
Les fonctions de l’étudiant l’appelle bien évidemment à se trouver à 2 endroits déterminés : là où il a cours (ou TP ou séminaire) et là où il s'installe pour étudier à côté de sa pile de syllabi. Deux activités principales donc: d’une part la participation aux cours, d’autre part un travail d’étude régulier.

Encore faut-il ne pas négliger la seconde partie de la définition qui mentionne l’action! La présence aux cours et autres travaux pratiques ou séances d’exercices est requise, mais pas en mode « zombie » ou « touriste ». Un travail d’étude régulier est indispensable, mais pas pour simplement lire le syllabus et/ou en recopier des passages… Être appliqué et actif signifie une seule chose pour un étudiant : aller à la recherche de l’information et, pour cela, se poser sans cesse des questions.
Seul le mode « curieux » ou « chercheur d’infos » peut rendre cette bonne résolution durable !

Résolution n°2 : Gérer son temps
En ayant un emploi du temps bien organisé et des plages horaires bien définies, un étudiant est plus efficace, moins débordé. C’est également de cette manière qu’il a plus d’énergie pour travailler. Bref la gestion du temps permet de rentabiliser son travail.

Trajets, repas, cours, séances de sport, repos, sorties, périodes de travail, … Tout est à prendre en compte ! La vertu est dans l’équilibre entre effort et réconfort.
Pour gérer le temps dans la durée, un agenda est l’outil indispensable : il doit devenir le compagnon qui vous rappelle à l’ordre et vous rassure.

Résolution n°3 : Entretenir ses réseaux
Pour le moral comme pour la carrière, savoir s’entourer est capital.
Entretenez les rapports et mobilisez vos proches pour ne pas rester seul(e).
Côté pro, savoir créer des liens compte aussi beaucoup pour votre carrière.
En plus des réseaux sociaux, ne négligez pas les associations étudiantes : elles vous aideront et vous pourrez y créer un réseau « professionnel ».
Dans votre réseaux, n’oubliez pas d’inclure les profs et assistants : ils ne mordent pas et aiment les contacts avec les étudiants.

Le scientifique Bernard Baars dit que notre conscience est « une société nommée espace de travail global dont le contenu peut être transmis à l’ensemble du système ». Alors suivez l’exemple de votre conscience en formant un espace de travail global qui vous connecte à d’autres personnes ou outils de travail et au sein duquel l’information circulera.

Résolution n°4 : L'ordre !
Avoir des cours en ordre est essentiel!
Pensez à réécrire proprement et de manière structurée vos notes pendant vos temps libres. Mais ne faites pas du « bête » recopiage : posez-vous des questions, aller chercher les infos qui complèteront utilement vos notes (exemples, sources, etc.).

Isolez-vous parfois à la bibliothèque et mettez-vous au travail dès la rentrée. Votre blocus sera d'autant moins stressant si vous avez pu assimiler tout au long du quadrimestre la structure et les informations essentielles de chaque matière.

Résolution n°5 : mettez en place des groupes de travail. 
Cela vous apportera aide, éclaircissements et liens d'amitié.
Cette méthode vous permet d'effectuer un travail plus approfondi tout en gagnant un temps précieux ! Elle vient compléter le travail personnel évoqué dans la résolution n°4, et contribue à concrétiser une partie du réseau dont il a été question plus haut.

Travailler en groupe c’est se donner le moyen de soutenir son effort dans la durée : les étudiants s’encouragent les uns les autres, se fixent des objectifs précis, s’échangent des infos utiles, s’interrogent les uns les autres!
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mardi 9 septembre 2014

Comment s'y prendre pour se réorienter dans les études supérieures?

"Les jeunes reçoivent beaucoup d’infos, ils croient savoir mais ne savent pas. Ils s’arrêtent souvent aux études et ont du mal à se projeter dans le monde professionnel." (Catherine Van Gyseghem, directrice du SIEP de Liège, L'avenir)

Bien se -orienter dans les études, une grande responsabilité.

Alors que certains rapportent que le nombre d'indécis relativement au choix des études supérieures au sortir des humanités est "interpellant" (L'avenir, 23/08/2014), que dire de l'indécision qui survient après un ou plusieurs essais et autant d'échecs?

Actuellement, de nombreux étudiants qui n'ont pas réussi leurs examens de troisième session (de l'ordre de 50 % des étudiants inscrits l'an dernier en 1er baccalauréat, voire 60% selon certaines sources!) se posent sans doute une des questions suivantes: "suis-je bien fait pour ces études?", "dois-je uniquement étudier plus pour y arriver?", "faut-il que je me remette à chercher une orientation qui me convienne?", "ai-je les capacités?".

Comment les aider à répondre à ces questions véritablement existentielles? Voici quelques réflexions et quelques jalons qui pourront vous aider à faire le bon choix et à prendre conscience de la responsabilité qui est en jeu dans cette décision. En effet, notre société finance en partie les études des jeunes qui sont destinés à devenir ses acteurs de demain: pour certains ce sera participer au moteur de la vie économique de notre pays, pour d'autres cela consistera à se mettre au service des citoyens (santé, droit, aide sociale, etc.), pour d'autres encore il s'agira de former les nouvelles générations à venir (enseignement).


1. Un projet à long terme = une dose nécessaire de motivation
Afin de bien choisir sa filière d'études, il faut bien réfléchir à la vie professionnelle que l'on souhaite mener durant les plus de 40 années qui suivront! Si la vocation n'est pas au rendez-vous, alors penchez-vous sur vos loisirs, hobbys, et même vos rêves! Ce projet est bien sûr un idéal - qui sait ce qui va se passer durant les années d'études? - mais cet idéal est le seul moteur mental que vous ayez maintenant pour booster votre courage et vous impliquer sérieusement dans vos études.

Or sans motivation, pas de réussite! L'équation est simple, mais elle explique une bonne part des cas d'échec. Un choix auquel vous auriez abouti en procédant par "élimination", ou pour d'autres mauvaises raisons ("j'ai un bon ami qui fait ça", "j'ai envie de vivre à tel endroit", etc.) n'est PAS un bon choix. N'oubliez pas que votre décision doit déboucher sur une réelle envie d'apprendre sans laquelle vous ne parviendrez pas à mettre en place une méthode de travail correcte.

Comment un tel projet professionnel peut-il apparaître? Il vous faut aller à sa rencontre car il ne surgira pas tout seul comme par enchantement. Il faut donc se bouger, aller à la rencontre, en parler autour de soi, et faire preuve d'imagination.
Voici quelques témoignages qui pourront servir d'exemple. Rien de tel cependant qu'une expérience concrète: après avoir fait la liste des métiers ou des domaines professionnels potentiellement intéressant (à ce stade on peut encore procéder par élimination), il faut aller à leur rencontre via des relations (parents, amis, etc.), les pages jaunes, internet, etc. Prendre le téléphone, discuter, aller voir, faire un mini-stage d'observation (ne fut-ce qu'une journée), ... Tout cela est susceptible de provoquer les réactions nécessaires à la formation d'un projet d'avenir.

Ne négligez pas non plus le jeu des influences dans lequel nous sommes imbriqués! "Le choix de tes études ne doit dépendre que de toi et de tes goûts et envies", entend-on parfois (source), mais ce n'est là qu'une demi vérité! Personne ne choisit absolument seul et que pour lui-même! Les parents, l'entourage, l'éducation reçue, notre culture, les expériences passées vécues, les exemples rencontrés, etc. Autant de faits qui alimentent le processus de réflexion et influenceront la décision finale. Il est intéressant de savoir reconnaître certains de ces facteurs qui inclinent notre désir vers tel ou tel projet d'avenir.

2. Formation universitaire ou non-universitaire?
Il ne faut pas vouloir obtenir un diplôme universitaire à tout prix, sous prétexte que ce dernier garantit de trouver plus facilement un emploi et que cet emploi sera mieux rémunéré! En effet, les listes d'études non-universitaires qui mènent à des professions où il y a pénurie sont plus longues (voir ce document de l'ONEM)!
Mais les clichés ont la vie dure: c'est un peu comme si "université" rimait avec "plus intelligent" ou encore "richesse promise". Rien de plus faux! En dehors des études appliquées (ingénieurs, médecins, kinés, vétérinaires), les universités offrent une formation avant tout théorique (fondamentale) ouvrant les perspectives de l'enseignement et de la recherche.
Dans certains domaines (la communication, la kiné, la traduction et l'interprétation, la gestion, etc.), il vaut même autant - voire mieux - miser sur la formation offerte dans une haute école! 

En tout cas, comparer de manière détaillée les programmes est indispensable! Prenons un exemple avec les études de communication et d'information: on y trouvera 30h de langues en 1er baccalauréat à l'UCL, contre 60h dans la même année à l'ULG et 120h en 1ère année à l'IHECS!

3. Comment reconnaître une "bonne" formation?
Une fois le projet d'avenir professionnel en tête (au moins un secteur d'activité privilégié), il faut choisir une haute école ou une université offrant une formation "solide", c'est-à-dire approfondie dans un ou plusieurs domaines qui peuvent être considérés comme fondamentaux:
- Le droit
- Les mathématiques
- Les langues
- et selon les secteurs: la comptabilité, les sciences exactes (physique, chimie, biologie), l'anatomie, la philosophie, le français et l'histoire.

"Si vous terminez avec un master industriel en poche, ou un diplôme d’ingénieur ou en sciences économiques appliquées, vous avez peu de soucis à vous faire. Vous aurez en général un peu plus de problèmes avec un diplôme en sciences politiques et sociales." (source
). Voilà un conseil qui en dit long: une formation (baccalauréat) qui propose "un peu de tout", mais qui n’approfondit aucune des matières envisagées ci-dessus est suspecte!

4. Une méthode de travail sérieuse pour se donner les moyens d'assouvir sa faim de savoir!
Une fois le choix opéré correctement, la motivation doit être à son comble. Pourtant les difficultés ne manqueront pas d'apparaître tout au long du parcours des études (un prof pas sympa, une matière peu intéressante, des examens plus difficiles que prévus, etc.).

Sans une bonne méthode de travail, les tentations et autres distractions risquent de prendre le dessus (procrastination, excès de confiance, etc.). Or 2 choses comptent vraiment pour trouver la manière de travailler qui convient: une gestion du temps drastique (un rythme de travail, donc l'usage d'un planning) et un usage intelligent de sa mémoire (utiliser la mémoire à long terme en se posant des questions afin d'aller chercher et de découvrir soi-même l'information).

Via une formation en méthode de travail il est alors possible de mettre toutes les chances de son côté!

5. Faire le point régulièrement et savoir se remettre en question
Le projet d'avenir professionnel étant un idéal, et le choix des études ayant parfois été laborieux, il est possible de découvrir plus ou moins rapidement que "ce n'est pas fait pour moi" ou que "ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais"...
En cas de réorientation et si plusieurs tentatives ont déjà été menées, il faut alors veiller à rester finançable!
Or les règles de financement d'un étudiant dans le supérieur change à partir de cette année académique, et ce dans le cadre du nouveau "Décret paysage" (lire toutes les informations à ce sujet ici).

En cas de doute, pensez à vous désinscrire à temps: dans l'enseignement supérieur (non-universitaire tout comme universitaire), un étudiant ne souhaitant pas continuer son année doit se désinscrire avant le 1er décembre de l'année académique pour que son année entamée ne soit pas reprise dans le calcul du nombre d'inscriptions et que le minerval lui soit remboursé à 90% !

Que faire si j’interromps mon année? Il existe des programmes adaptés pour effectuer la transition vers un nouveau choix (la "Formation-relais" proposée par le CPFB par exemple) ou des projets socio-éducatifs alternatifs qui permettront de prendre du recul et de réfléchir à nouveau (le Service Citoyen, le Service Volontaire International, le Service Civil International, entre autres).

Nathanaël LAURENT
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