vendredi 7 mars 2014

Méthode de travail et partage d'infos sur les cours: un bon ménage?

"Il n'y a pas une méthode unique pour étudier les choses." (Aristote)

Peut-on réussir ses études supérieures en tuyautant et court-circuitant?

De plus en plus, lorsque j'interroge les étudiants sur leur méthode de travail, je constate que cette dernière intègre l'une ou l'autre des étapes suivantes:
  • "Rechercher des synthèses pré-existantes"
  • "Profiter de questions sur les forums, ou groupes Facebook"
  • "Comparer avec les notes que d'autres étudiants partagent"
  • "Refaire les examens de sessions précédentes qui sont accessibles"
Les étudiants échangent depuis toujours des infos sur leurs cours. Ce n'est pas nouveau non plus de constater une dichotomie entre les étudiants qui produisent ces données (notes de cours, résumés, résolutions d'exercices, etc.), et ceux qui ne font qu'en profiter pour - leur semble-t-il - gagner du temps. Nous verrons plus loin qu'il faut encore envisager un troisième groupe d'étudiants qui utilisent intelligemment ces ressources; mais avant cela voyons ce qui a changé depuis quelques années. 
 
Aujourd'hui les étudiants découvrent, sans même souvent le demander, une mine d'informations en tous genres qui se rapportent à leurs cours. Tout cela est accessible via les réseaux sociaux et d'autres plateformes informatiques que certains appellent désormais des sites "tuyaux": synthèses, notes de cours, questions d'examen, exercices, forums, etc. C'est souvent une aubaine, surtout pour ceux qui n'assistent pas à tous les cours, qui ne prennent pas de bonnes notes, ou qui s'y mettent très tard pour étudier. Tous ces documents leur permettent de court-circuiter le travail "normal" d'étude, voire de tuyauter en sélectionnant directement les parties de matière sur lesquelles les profs interrogent - peut-être! - fréquemment.

Bref, les étudiants ont donc un accès direct et rapide à une quantité de plus en plus grande d' "outils" d'étude. La bonne nouvelle c'est qu'il s'agit bien d'outils que l'étudiant peut utiliser dans le cadre de son travail de préparation aux examens. La mauvaise nouvelle c'est qu'il ne faut pas voir là une possibilité de gagner du temps et de réduire la quantité de travail nécessaire pour viser la réussite de ses études. Pour bien comprendre, repartons de quelques constats de base:
1. Apprendre par cœur le résumé d'un(e) étudiant(e) ayant obtenu une note de 16 ou 18 sur 20 à son examen ne garantit nullement de reproduire automatiquement cette note.
2. Si de nombreux étudiants apprennent par cœur le même résumé qui est partagé sur un réseau social et qu'ils en restituent certains morceaux lors de l'examen, le professeur va forcément s'en rendre compte... et il n'appréciera pas vraiment! Comment saura-t-il en effet si la matière a été réellement comprise ?
3. Un des principaux enjeux de la méthode de travail dans les études supérieures étant d'apprendre à utiliser la mémoire à long terme, à quoi pourrait bien servir la synthèse d'un autre ou la mémorisation par cœur de réponses à d'anciens examens?

C'est à cette dernière question qu'il nous faut répondre. On découvrira par la même occasion le profil d'un étudiant capable de tirer profit des "tuyaux" et autres résumés ready-to-use, tout en développant une bonne méthode de travail.

Le principe de base d'une bonne méthode de travail, à savoir une manière d'étudier qui active la mémorisation à long terme des informations, est le questionnement: pour chaque matière l'étudiant(e) doit se poser les bonnes questions qui lui permettront d'aller chercher les réponses au sein des différents supports de cours (notes, syllabus, livre de référence, etc.).

Sur base de ce principe, le travail d'étude "naturel" est le suivant: une fois que l'étudiant s'est posé des questions et qu'il commence à trouver des réponses, il doit classer ces dernières de trois manières différentes:
  • Les ranger selon un plan, à savoir le fil conducteur du cours (cf. la table des matières, l'intro du cours, etc.).
  • Trier les données principales des informations secondaires, voire inutiles: c'est ce que l'on appelle le résumé, à savoir un plan complété par les infos les plus essentielles de la matière.
  • Faire des liens transversaux dans le chapitre, le cours, voire entre plusieurs cours: ce sont des synthèses, sous forme souvent de tableaux dans lesquels l'étudiant procède à des comparaisons détaillées.
L'étudiant malin pourra donc à chacune de ces étapes s'inspirer de ce que d'autres ont fait avant lui et qui s'est avéré efficace. Il est par exemple crucial pour un étudiant de 1er bac qui n'a jamais étudié de la sorte de consulter un bon résumé et de voir quel genre de synthèses il peut faire pour chacun de ses cours. De même, cet étudiant pourra tirer profit des exemples de questions d'examens partagés afin de vérifier: 1) que son étude permet de rencontrer les attentes du prof (suffisamment détaillée, etc.); 2) qu'il est capable de formuler lui-même des réponses correctes après avoir travaillé (mémorisé) la matière. Tout cela ne doit pas être fait 2 jours avant l'examen, mais déjà tout au long de l'année!

Intéressé(e) par la méthode de travail dont je viens de parler? Sachez qu'elle est expliquée en détails dans la collection de "facilitateurs d'étude" que vous pouvez commander en ligne (édition Texquis, collection J'Assure), et qu'il existe une formule de coaching proposée chez COGITO pour vous aider à la mettre en pratique.

Alors, chers étudiants, partagez! Mais surtout, étudiez intelligemment...

Nathanaël LAURENT

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